raconter cAMBOUNES
Peuplée depuis 5 millénaires, Cambounès a son histoire propre. Elle est particulière, étonnante parfois, émouvante bien souvent. Elle relève de l’histoire de France et participe, à sa mesure, à son cours.
Extrait de « Hhistoire de Cambounès », André GUIOMAR
Un résumé de l’histoire de Cambounès
Ce texte est très largement inspiré du livre de André Guiomar : Histoire de Cambounès, village du Tarn
(imprimé en 2002 par Max Farenc à Mazamet).
Le territoire de Cambounès a été habité depuis plusieurs millénaires, en témoignent la présence de menhirs dans toute la région, dont quatre ont été découverts sur la commune. Un menhir particulier, dit statue menhir se trouve actuellement érigé à la sortie de Fontbelle (devant le rue de Fontbelle). C’est un menhir de granit gravé dont les formes symboliseraient un guerrier.
Il devait exister un fortin à Fontbelle, le Fort Saint Martin au moins au début du deuxième millénaire, à l’emplacement de l’église actuelle. On peut encore y voir le puits et la grande esplanade qui devait correspondre à la basse-cour.
La plus ancienne trace écrite de l’histoire de Cambounès date de 1343. C’est une charte des libertés qui fut signée entre le seigneur Jean de Montbrun et les habitants. Cette charte décrit les droits et les devoirs des deux parties.



Jusqu’à la fin du Moyen-Âge la population de Cambounès et Lavalette se situe autour de 200 personnes, avec de nombreuses fluctuations dues aux épidémies (notamment de peste) et aux famines (dues aux aléas météorologiques). Les paysans cultivent essentiellement des céréales dont notamment du seigle et élèvent principalement des moutons. Il faut souligner que la terre n’est pas très fertile et que les coteaux pentus ne sont pas très propices à la culture.
Aucune trace n’existe sur la participation ou non de Cambounès à l’aventure Cathare. N’oublions pas que les chemins étaient rares, peu ou pas entretenus et souvent impraticables par temps de grande pluie ou de neige. Cambounès est à l’écart de la route qui va de Castres à Brassac puis Lacaune. La route qui suit la Durenque (la D93) n’a été construite qu’au XIXème siècle.
Si Brassac, Castres et Boissezon furent le lieu de pillages et de massacres pendant les guerres de religion, Cambounès fut relativement épargnée. Sa population, plutôt catholique, ne se fâcha pas avec les protestants qui occupèrent la région.



La population grandit jusqu’à atteindre un millier d’habitants vers la fin du XVIIème siècle. La moitié de la population est dans l’agriculture, un gros tiers dans le textile, le reste étant des marchands et des artisans. La présence de moutons et de rivières bien alimentées en eau, a permis à la filière textile de se spécialiser dans le traitement de la laine et la fabrication de tissus. De nombreux paysans ont des métiers à tisser chez eux sur lesquels ils travaillent de nombreuses heures, surtout pendant l’hiver.
Il faut dire que l’hémisphère Nord a connu un refroidissement important qui a commencé vers 1350 et qui a perduré jusque vers 1815. Les hivers étaient nettement plus rudes que maintenant, la neige restant pendant des semaines, immobilisant les habitants chez eux.



La révolution a peu touché les villages isolés comme Cambounès. La politique se faisait essentiellement dans les villes. Toutefois le village est resté très profondément ancré dans la foi catholique et les prêtres plutôt réfractaires, étaient soutenus par la population.
La population grandit pendant tout le XIXème siècle pour atteindre environ 1800 personnes vers 1850. C’est en partie grâce à l’introduction de la pomme de terre, qui permettra d’éradiquer les famines, récurrentes les siècles précédents. L’activité se partage toujours entre agriculture et travail de la laine.



La famille des Maraval de Bonnery, qui habite le château de Bonnery, au-dessus de Oms, dirigea Cambounès pendant 150 ans, d’abord comme seigneur de 1763 à 1789, puis comme maire plusieurs fois du début de la révolution à la fin de la première guerre mondiale. Leur influence a été très importante dans la commune, en privilégiant la vie religieuse et morale.



LE CHATEAU DE BONNERY : CINQ SIECLES D’UNE HISTOIRE BUCOLIQUE
Le château de Bonnery a été construit au XVIe siècle. Il fut bâti par un sieur Bonnery, riche propriétaire du territoire d’Oms.
En 1763, Charles de Roquefort, alors propriétaire, vendit à Benoît Maraval natif de Cambounès, riche agriculteur et avocat au Parlement de Toulouse les deux tiers de ses terres de Cambounès, se réservant les droits seigneuriaux de son domaine de Bonnery. Le 5 avril 1777, il vendit le château, le domaine et les droits seigneuriaux qui y étaient attachés à un autre Benoît Maraval, fils du premier. Le château était entièrement entouré de remparts jusqu’en 1860. Une partie de ces remparts subsiste ainsi que l’ancienne porte transformée en abreuvoir.
La chapelle actuelle a été construite en 1860 succédant à une plus ancienne, alors établie dans la cour, et rasée depuis. Le pigeonnier existait en 1777 puisqu’il figure sur l’acte d’achat.
Depuis près de deux siècles et demi, le château n’a jamais cessé d’être occupé par la famille Maraval de Bonnery.



Une vive dissension eut lieu entre Fontbelle et le bourg de Cambounès. La première église fut construite à Fontbelle au Moyen-Âge. Avec l’essor du travail de la laine, de plus en plus d’habitants se sont installés le long de la rivière Durenque et supportaient de moins en moins de devoir monter à Fontbelle pour assister à la messe. Une chapelle fut construite au centre du village, mais ne dura pas longtemps. Vers 1820, les habitants construisirent de leurs mains une église sur son emplacement, au grand dam des habitants de Fontbelle. Les paroisses furent séparées en 1845. Cette église fut remplacée par l’église actuelle avec des travaux terminés en 1890.



Le déclin de l’artisanat lainier entraîna une lente décroissance de la population à partir de la seconde moitié du XIXème siècle jusqu’à la première guerre mondiale où la population était encore d’environ 1000 personnes. Elle s’accentua fortement à partir des années 20.
Découvrir la géographie de Cambounès
La commune de Cambounès est une commune rurale de la Montagne Noire, située à une altitude moyenne d’environ 559 mètres (entre 333 et 785 mètres), en bordure du massif granitique du Sidobre, sur le versant ouest des monts de Lacaune, dans le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc.
La commune de Cambounès s’étend sur une superficie de 22,58 hectares. Elle est constituée principalement de vallons et de collines. Plus de 70 % de son territoire est occupé par la forêt, dont les essences sont composées de résineux (douglas, épicéa) et de feuillus (chênes, hêtres et châtaigniers). De larges espaces paysagers à vocation agricole (élevage de bovins et d’ovins) complètent le tableau. La commune est traversé du nord au sud par le GR 36, et le GR 653 passe au sud.
Elle est traversée par de nombreux ruisseaux comme la Durenque, la Durencuse, la Grangette, Chabbert, Lacourt, Malcrouzette
Elle est composée de 26 hameaux et lieux-dits : Espérières, Castelès, Amigoul, Lou Claus, Caunan, Fontanelles, Le Rieu, Callaret, Cambounès, Le Causse, Lingonié, Combelirou, Lacombe, Malcros, Lavopé, Malcrouzet, Les Planques, Lavalette, Crouzet, Galibergues, Fontbelle, Uffernet, La Sabatarié, Bonnéry, Oms, Vialavert.
323 personnes y résidaient au 1er janvier 2020. La densité de population était de 14 habitants / km².
Les coordonnées sexagésimales de la situation géographique de la mairie sont : latitude 43°35’11 Nord et longitude 02°26’25 Est.